JANVIER 2012 : L'AUSTERITE

Publié le par AIDE

COMML’année 2011 s’achève et a vu se mettre en place une réorganisation de forte ampleur qui n’a encore rien démontré ; bien au contraire, les différents plans de rigueur mis en place par la Direction tels que la réduction des effectifs du réseau, la maîtrise drastique de la masse salariale par le non remplacement de salariés partant en retraite, le recours aux CDD, n’ ont permis d’atteindre que le 1er objectif de la Direction, celui de la réduction des coûts de personnel.

Par contre, d’autres objectifs tels que le renfort de notre compétitivité, le renfort de notre place au sein de la sphère du marché des particuliers en région semblent totalement occultés ; le retrait de nos parts de marché est encore une fois constaté et remarqué négativement par les experts mandatés par les comités d’entreprise et de groupe. D’autre part cette année d’intense bascule des organisations nous fait prendre des risques par rapport à la clientèle en raison du rétrécissement du service qui lui est donné , et par rapport à la fiabilité de nos suivis de procédures et de règles (disparition de la filière TBA).

  

Au CMNE, on ne travaille pas sur n’importe quels coûts mais sur ceux, uniques, de la masse salariale. On doit par ailleurs s’acquitter du cout du relooking du réseau. Ainsi pour faire passer la pilule, on nous explique ô combien ce projet est vital et nécessaire… à nos yeux, il est nécessaire mais surtout ô combien tardif quand on constate l’état général de certains locaux qui n’ont même pas été entretenus en bon père de famille ! Donc un plan ô combien tardif alors même que les dotations en moyens du groupe sont depuis des années concentrées sur la diversification au sein des pôles belges, assurance, et pour compte de tiers et à la résolution d’affaires juridiques glauques et anciennes qui ont couté des fortunes en honoraires !

Dans notre communication précédente, nous avions expliqué comment nous ressentions l’état psychologique du réseau CMNE, essoré par cette restructuration. Celle qui fait l’unanimité contre elle tant le niveau de déception est grand dans tous les métiers.

 

Ce réseau désormais dirigé par des directeurs de caisse dont les pouvoirs n’ont jamais été aussi faibles et illusoires à l’aune de ce que sont devenus, par la volonté de la Direction, ceux des délégués fédéraux !

 

Non pas omniprésents, mais omnipuissants, ils décident de tout, ont un œil sur tout, donnent leur avis sur tout : dimensionnement des équipes, allocation de moyens humains, des choix de présence sur le terrain au travers des événements locaux, du niveau des objectifs globaux et individuels, du niveau de révisions salariales individuelles, des frais généraux , des localisations des collaborateurs après les travaux dans les NCA, ils font et défont les carrières des salariés du réseau, ce sont eux qui ont les relations avec les collaborateurs mutés, certains préparent même pour vous vos réunions de personnel et vos briefs…

 

Bref, alors même que la Direction ressasse sans cesse que ce sont les directeurs de caisse et les responsables de bureaux qui sont aux manettes pour faire adhérer leurs collaborateurs au changement, JAMAIS AUCUNE PERIODE AU CMNE, ne leur a laissé aussi peu de champ d’initiative dans le management et le pilotage commercial ; jamais on n’a aussi peu considéré leurs rôles !

 

Les moyennes basses et hautes des objectifs désormais mis à disposition dans OCOM qui servent d’aide à la définition des objectifs des commerciaux, et qui ont été découvertes vers le 10 décembre par les managers du réseau, illustrent bien comment on entend régler tout ça… Comme dans le PDG, on entretient l’illusion que tout est négocié, discuté et enfin partagé. Mais rien de tout cela n’existe puisqu’en dehors des fameuses fourchettes prédéfinies, point de salut ! Cette politique mène à avoir en face de nous le plus grand outil d’abêtissement des cerveaux alors que nous sommes par ailleurs confrontés à une Direction qui exige que le réseau fasse preuve d’intelligence de situation et établisse des plans adaptés à son marché !

 

 Ceci n’est pas le fruit du hasard ! Car en mettant au point chaque jour de nouvelles

références à obtenir, de nouveau niveaux à atteindre ou à dépasser parce que déjà atteints, et en concoctant une énième réforme de l’EAA, il sera très facile lors des périodes d’évaluation qui approchent à grand pas, de vous démontrer que vous n’êtes jamais bons et qu’il est grand temps de le constater et ce, à quelque poste que ce soit !

 

Le prochain trimestre qui s’ouvre à nous verra la tenue des négociations annuelles sur la valeur du point (augmentations collectives) et celle des EAA, autant d’événements normalement tournés vers la performance du dialogue social dans l’entreprise.

 

 Nous venons de vous dire ce que nous pensons de celle des évaluations que nous pressentons très tendues eu égard à ce que distille la Direction dans ses messages sur le management. Nous serons avec vous durant cette période de façon pragmatique, nous y reviendrons ….

 

Pour revenir aux négociations salariales, notre pessimisme est important en raison du très bas niveau que nous constatons dans les échanges avec la Direction depuis des mois.

 

En effet, a contrario de l’image de modernité et de responsabilité sociale donnée dans les médias par la Direction et la Présidence, les plus bas archaïsmes ont cours lors des réunions ; il va d’ailleurs falloir que ça finisse par se savoir en externe, car au delà de la caricature, cela devient vraiment irresponsable : les sujets sont éludés, les réponses formatées n’en sont pas ni au CE, ni aux DP, les dossiers passant au CE ne sont pas envoyés avec les ordres du jour, les powerpoints sont découverts en séance sans préparation. Tout ceci se déroule dans une ambiance délétère où l’attitude du DRH, Président du CE, est à son paroxysme de légèreté et d’irrespect tant de fonds que de forme, les dossiers ne sont pas connus, ses éclats de voix et son énervement sont de plus en plus fréquents durant des échanges qui le mettent en difficulté.

 

N’ayant pas encore eu l’occasion de nous présenter aux élections, et ne totalisant pas les 10 % d’audience parmi les salariés pour être considérés comme représentatifs, nous ne participons pas aux négociations annuelles mais notre engagement précédent, durant des années, nous a cependant donné une sérieuse expérience de ce qui s’y passe Le rituel des NAO passe en général par une journée pour rien où la Direction présente avec force chiffres,   combien elle rémunère bien son personnel, combien les difficultés nous accablent, combien l’incertitude est grande à l’occasion de la crise et donc combien il faut être prudent…. Coté syndicat, on se jauge et on lâche des revendications allant parfois jusqu'à la caricature dans un sens comme dans un autre…. Lors de la 2ème journée, réputée sérieuse en raison de présence du DG, on va au fait, de 0.10 en 0.10 % en démarrant de très bas…. Ceci est un schéma éculé et ridicule qui ne livre aucunement le débat de fonds adulte qui devrait avoir lieu de part et d’autre. Le langage est tronqué, on sait vous dire le contraire de ce qui a parfois été dit avant….

 

Si nous sommes plus pessimistes pour cette année, c’est paradoxalement moins par

rapport à la Direction dont les schémas de fonctionnement sont connus (et donc anticipables) que par rapport à la faiblesse du rapport syndical.

 

 Nous déplorions, quand nous y étions, l’impréparation de certains, l’absence de tactiques communes ou pas, ou de revendications réfléchies ayant comme finalité celle de la reconnaissance due aux salariés pour le travail de l’année.

Au SNB comme à la CFTC, de très nombreux départs et démissions ont été annoncés dans intranet, il y a là dedans du rififi souvent très éloigné des intérêts des salariés…

 

Alors que 3 organisations syndicales sur 4 qui participent aux négociations CFDT, CFTC et SNB viennent de signer un accord sur la prévention du stress avec la Direction, nous ne trouvons pas de cohérence avec les communications dont ils abreuvent les salariés. En effet avec force titres théâtraux, avec force smileys ou petits journaux réguliers aux tableaux tous de plus en plus sombres, ils expliquent combien ils rendent la direction responsable du stress au CMNE et fin décembre, ils signent un accord avec elle sur des bases inopérantes et bottant le phénomène en touche !

 

Ceci fait malheureusement partie de ce que notre expérience nous a apprise : faire semblant de condamner, de contester mais en définitive être incapable de combattre les sources des problématiques qui se posent aux salariés et ce dans un but de connivence avec la Direction. Si nous faisons un détour par cette analyse c’est bien parce c’est au moment des NAO que les connivences avec la Direction ont une conséquence directe sur le niveau de revalorisation du point.

 

Loin de nous l’idée de donner des leçons mais nous avons toujours été, quant à nous, défenseur d’une revalorisation pérenne du point importante à contrario d’autres qui ont, depuis, mené des politiques visant à entériner des revalorisations chaque année plus basses , en les validant par leurs signatures.

 

Une autre formule a dorénavant courre, c’est celle qui vise à ce que les moins disant autour de la table se calquent directement sur le niveau de revalorisation de CM CIC déjà négocié par ailleurs, sachant que c’est ce que la Direction ferait en définitive. Ce n’est pas ce que nous appelons de la négociation de bonne foi car entre CM-CIC et nous il y a un monde en matière salariale globale et ce, depuis des années ! D’autre part si c’est pour faire cela, à quoi bon avoir des négociations au CMNE, il n’y en a pas besoin non ?!

 

Enfin y aura-t-il un représentant syndical autour de la table pour demander à la Direction si elle s’impose ce qu’elle impose aux autres en matière de frais de déplacement ? Si en cette année 2012 annoncée très difficile, le comité de direction renoncera à sa surcomplémentaire retraite payée par l’entreprise ? Si, responsable socialement, le comité de direction verra à réduire l’écart entre les 10 salaires les plus élevés et les autres ?

 

 Nous, en tous cas, c’est ce que nous demanderions avec une revalorisation du point

gagnant/gagnant afin que l’entreprise, c'est-à-dire la Direction et ses Salariés s’y retrouvent et que janvier ne soit pas placé définitivement sous le signe de la poursuite de l’austérité !  

 

Ce que nous constatons c’est qu’en dehors de nos questions en CE et COMITE DE GROUPE, personne n’interroge la Direction Générale ni sur ses vues d’avenir, ni sur ses choix d’investissement en diversification.

 

Ceci nous vaut d’ailleurs une acrimonie toute particulière qui vise, par tous les moyens, à nous empêcher d’exister (allez voir notre blog pour en savoir plus…) Par contre, n’ayez crainte ! Nous n’abdiquerons pas devant ceux qui nous ont pris pour cible permanente et qui ne supportent pas que nous menions à bien notre tâche de représentants des salariés en posant des questions pertinentes.

La Direction s’est trop facilement retranchée derrière la crise pour ne pas répondre à des questions relatives au renforcement des filiales, à la restructuration des services fédéraux, aux niveaux d’intéressement très inéquitables dans le groupe.

 

En effet, le CMNE, qui en est la cheville ouvrière et contribue de manière forte aux résultats de l’ensemble, se voit attribuer le plus faible niveau d’intéressement !

La compagnie d’assurance ne s’autofinance pas et la Direction n’a pas à considérer sans cesse qu’elle est un centre de profit et le réseau un simple distributeur ! Le Directeur Général confronté à la question sur le niveau d’intéressement répond tout net que « nous ne faisons pas le même métier » ! Ceci nous vaut surtout d’avoir le plus petit intéressement du groupe, ce qu’il trouve tout à fait normal … Nous en tirons la conclusion que c’est donc sans doute que notre métier ne vaut pas grand-chose à ses yeux !

 

Par contre, en ces temps de crise majeure, avant fin décembre, la Direction investissait près de 350 M€ pour acheter CITI Belgique et pour renforcer à nouveau le pôle assurance sans toutefois nous dire à combien allait passer notre ratio de solvabilité après ces 2 opérations !

Alors surtout qu’elle ne nous refasse pas son numéro de crise au moment des négociations salariales ! Quel futur notre direction veut elle nous inventer, voilà notre question pour 2012….

 

Pour nous il est clair que beaucoup de choses dépendent de nous et seulement de nous, salariés du CMNE ; notre productivité plus ou moins haute, notre engagement plus ou moins élevé..

Au travers de nos fréquents déplacements, nous avons pu constater qu’il y a aussi des « Indignés » au CMNE ; ils sont nombreux qui veulent veiller à ce que leur entreprise demeure quelque chose d’important dont ils sont fiers. Ils ne veulent pas d’une entreprise ou les directeurs généraux, centraux et fédéraux, alignent des analyses de plus en plus simplistes de leur travail, ou chacun doit entrer dans une toise nivelée et de moins en moins intéressante ! NOUS PENSONS COMME EUX !

 

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